Atelier du 21 juillet 2006
"Le peintre s'appelle Edward Hopper. Il a représenté des rues désertes, des femmes dans une chambre d'hôtel, des bureaux, des gares où pas un train ne passe. L'homme qui regarde comprend qu'il ne pourra jamais habiter chacune de ces images, qu'elles sont là et qu'elles lui échappent. Il décide donc de vivre à côté d'elles avec des mots, des mots qui, peu à peu, se, transforment en une histoire, celle du peinre peut être, la sienne aussi...
Thierry
Ma première image en me réveillant fut cette porte d'entrée ouverte sur un océan de vide. La lumière innondait l'entrée et la pièce principale. Je me souviens aussi de la couleur des sols; vert caca d'oie dans l'entrée, vert gazon dans la salle à manger. Mais pourquoi du vert ? Je n'aime pas le vert dans une maison.
Je ne me souvenais pas d'avoir ouvert la porte. Mais qui alors ?. J'étais seul dans l'entrée face à cet océan couleur des mers du sud. Au fur et à mesure de mon réveil, j'essayais de construire le puzzle de ce rêve, mais tout semblait confus. Pourquoi tant de vert? pourquoi cette porte ouverte sur l'océan? Pourquoi cette lumière ? Pourquoi aucune ligne arrondie?
J'essayais de trouver du rationnel pour quelquechose qui ne l'était peut être pas, à part....
Tout cela était peut être là, pour me rappeler que la veille j'avais donné mon congé à mon employeur, vendu mon appartement, quitté ma famille, mes amis, mon pays, pour venir vivre ici sur cette île.
En quelque sorte comme une porte ouverte sur l'amour de la vie et de la nature et de mon Dieu à moi.
Brigitte
Par la fenêtre paysage. On peut voir le ciel bleu rose qui marque une frontière avec la mer d’un bleu dur, sans ressac comme un espace vide. La lumière crue souligne le vide de la première pièce et ses couleurs froides. A moitié cachée de notre regard, une deuxième pièce avec ses meubles cossus où l’on peut imaginer une présence humaine.
Christophe
Par la porte grande ouverte, le bleu sans fin de l’océan. Il est là. Immédiat. Calme et sûr de lui. Jusqu’à la courbure imperceptible de l’horizon. Il y a la maison à l’intérieur de laquelle le peintre nous installe avec lui, et les flots tout autour. Pas de jardin et pas de plage. Aucune transition de l’un à l’autre. La porte ouverte du vestibule surplombe les profondeurs. Un pas de trop et c’est la chute. Descente inexorable dans l’abîme. L’abysse qui engloutit. Le bleu qui vire au noir. La température
Marijo
Soleil dans une pièce vide Vue sur la mer au petit matin. Lumière blanche, ciel bleu, petit clapot, la brume se lève, il fait beau. Pas de superflu dans le vestibule baigné de soleil, la pièce est vide. Le soleil en serait-il le seul occupant? On sent à la patine des murs que le domicile est habité ou l'a été. L'œil est accroché par le détail de la serrure. De quelle visite indésirable doit-on se protéger? Un sol vert cru comme les herbages de la terre ferme. Les murs blancs renvoient une lumière saturée. Il fait chaud. On se sent bien. Ni porte manteau. Ni paillasson. C'est sans vêtement et sans chaussure qu'on passe la porte. Le confort n'est pas gommé. Dans la pièce voisine, un divan de velours rouge appelle. L'espace ne se suffit pas à nourrir les pensées, il a fallu l'agrémenter d'une toile que le soleil inonde et dont on ne connaît pas la teneur. Peu importe. Est-ce une maison mal arrimée, partie au grès des vagues ? Une grande marée? Les déménageurs sont-ils en bateau à quelques ondes de la porte? A moins que ce ne soit le domicile d'un gardien de phare amoureux d'une sirène? Un rêve. Une utopie.