mardi, mars 27, 2007

Atelier du 23 Mars 2007

Proposition de Thierry
Décrire une journée de sa vie ou de travail en employant le plus possible de noms propres poétiques.

Extrait du roman de Stéphane Fière "La promesse de Shangaï"
"Il a proposé d'aller manger chez le Roi de la Nouille.....L'Orient Paris avec ses tours de 37 étages.....Celui où se trouve le salon de thé traditionnel Harmonie Universelle....J'avais l'intention de l'attendre devant le karaoké Le Monde de la Fête....Nous avions décider d'acheter une couette neuve en duvet de canard dans le délicieux magasin A la Bonne Literie....Avec son salaire de quatre cents yuans par mois pour les quatre jours par semaine dans le magasin Génération 2000....Ellles allaeint manger des raviolis au restaurant Aux Six Viandes..."

Thierry
"Les convenances parfumées, tel était l'endroit où je travaille. J'en suis le responsable. Vêtu d'une blouse synthétiquement blanche, j'occupe un petit emplacement d'où je peux surveiller les allées et venus de mes hôtes. Souffle du Printemps m'aide à m'accommoder des odeurs laissées parfois par un garde-manger en col blanc ou une Marylin trop platine. Pour me remercier de ma grattitude, mes invités enfin soulagés me laissent parfois quelques mitrailles usagées. Outre ma surveillance, je mets un point d'honneur à entretenir au mieux l'endroit, afin qu'il laisse un furtif souvenir de soulagement apaisant. Je veille particulièrement à toujours approvisionner en feuilles de caresses parfumées les devidoirs. Rien n'exaspère plus mes clients que de se retrouver nus en manque de carresses. Mon polichinelle à poils drus m'aide également à renrde blanc ce qui l'espace d'un bref instant a pu virer au marron glacé!. La journée s'écoule ainsi, toujours de la même façon, rythmée par l'arrivée dans la station des rames vertes et blanches deversant la horde des travailleurs. De 9h00 à 18h00, du lundi au vendredi, j'ouvre les portes de mon paradis temporel à celles et ceux désirant trouver sur leur chemin un havre de soulagement."

Hélène
"Au matin, à Hardelot plage, l’eau est hard pour le baigneur qui reste pelotonné dans son peignoir pour franchir l’estran.
Ses pieds se courbent sur les ridules sableuses et encoquillées des bâches, là où les crevettes en pincent pour les crabes qui ne dépassent jamais leur taille.
A midi, la villa Les Beaux Jours accueille sur son perron les rescapés du bain qui choisissent une marche au soleil ou au vent pour se sécher les cheveux.
Les richesses régionales ramenées du Marché Gourmand leur font croire aux abeilles du Pas de Calais, au roquefort de Picardie, à l’andouillette d’Ambleteuse, … . L’eau creuse, tout est bon.
L’après-midi verra les marcheurs entrer dans le bois du Pré Catelan pour suivre la route des juifs qui est une dalle de béton sur les dunes et les oyats. Le sable y réverbère la lumière et la chaleur emmagasinées. Certains choisissent pour leur sieste de rester proches de la villa DO MI SI LA DO RE qui distille avec allégresse son programme FIP .
La soirée se veut plus intellectuelle, avec apéro et papotage au Bar de l’Océan, en surveillant du coin de l’œil le rayon vert. La partie de scrabble arrive après le dîner, à l’étage noble de la villa, celui d’où l’on peut surveiller l’ancienne place des tennis. Elle vient d’être rebaptisée Louis Marie Cordonnier en reconnaissance des mérites de cet architecte qui sut poser les villas en fer à cheval pour éviter l’obstruction de la vue sur la mer.
Il est arrivé à Hardelot, Pas de Calais, que les lampes s’éteignent mais que les coups de soleil rougeoient".


Marijo
Ce matin, rendez-vous à une sortie du RER en banlieue avec un spécialiste de l'habitât urbain. A la recherche de notre nid d'amour, j'étais tombé sur une annonce pour le moins prometteuse. "A vendre charmant petit duplexe 110 m2, quartier résidentiel et calme. Bâtiment de caractère, fin 19 eme. Lumière zénithale, poutres apparentes, sol en marbre d'Etiopie, cuisine américaine, possibilité atelier, cour ombragée, 15 minutes de Paris Gros potentiel"
Le RER a pris près de vingt minutes à s'enfoncer dans une banlieue cafardeuse. Là m'attendais l'agent immobilier pour les dix minutes de route à rajouter.
Quelle surprise! Le moteur de sa BM s'arrête en fond d'impasse derrière le bâtiment désafecté de la laverie municipale. Aucun signe de vie si ce n'est le concert d'aboiements des chiens réveillés par le claquement des portières de voiture. Une porte métallique et rouillée sur une façade aveugle nous permet de pénétrer dans un vestibule où flottait une odeur d'humidité sans doute venant des égouts. La seconde porte franchie, nous nous trouvons dans une salle plutôt petite et très basse de plafond. Le sol dont on imagine avec peine qu'il fut blanc est couvert de fiente de pigeon et de moisissures. Quelques dalles du faux plafond sont manquantes et mon regard tombe sur la taule ondulée de la toiture posée à même une charpente métallique noire de rouille. Deux minuscules fenêtres ouvrent sur une cour fermée de hauts murs de parpaings. Derrière une porte de placard entrebâillée, je découvre une plaque électrique posée sur un frigidaire table qui jouxte un évier crasseux dont la robinetterie manque. Au centre une trémie d'escalier pour accéder au sous sol. L'escalier est branlant, la hauteur sous plafond est à peine d'un mètre quatre vingt dix et le sol est en terre humide. « Vous voyez, là, vos pouvez ouvrir la plafond à la hauteur du chien assis du séjour et avoir une belle lumière directe. Un atelier n'a pas besoin de lumière du soleil. Et pourquoi croyez-vous que les ateliers d'artistes sont toujours exposés plein Nord ? »