samedi, octobre 21, 2006

Atelier du 06 octobre 2006 - Dernier atelier rue de Citeaux

A partir du modèle suivant écrire le synopsis d'un court court métrage dont les contraintes sont :
Minimum 2 personnages maximum 3
Lieu : Paris en extérieur ou dans un café
Temps : De jour
Epoque : Contemporaine
Type : Comédie, ou comédie dramatique.
Exemple de synopsis du film les mauvais joueuers :" Paris, le quartier du sentier. Noël approche et la vie de Vahé part à vau-l'eau. La boutique de son père, avec qui il travaille, va bientôt fermer. Trop de dettes et d'impayés. Lu Ann, la femme qu'il aime, le quitte et il sent bien que les arnaques au bonneteau qu'il pratique avec Shak et son frère Toros, ne vont pas le mener bien loin. Yuen le frère de Lu Ann, arrivé clandestinement en France, refuse de travailler pour le réseau qui l'a fait passer, sans se rendre compte du danger qui le guette. Se prenant d'affection pour lui Vahé décide de l'aider. Peu à peu se tisse entre eux un lien d'amitié qui met à l'épreuve la loyauté de Vahé envers ses vieux amis. Si la vie semble reprendre son cours, quelquie chose s'est brisé en Vahé. Quelque chose qu'il ne contrôle pas. Quelque chose d'irréparable..."


Thierry
Paris, les quais de Seine. Un homme avec un bouquet de fleurs à la main, à une discussion animée avec une femme. Ils marchent de long en large. Des gestes accompagnent la discussion. On voit le bouquet de fleurs virevolter de gauche à droite et de bas en haut. L'homme semble en colère. La femme est triste voir éffondrée. L'homme lui tend un mouchoir en papier, puis il l'a prend dans ses bras. Un jeune homme accoste le couple en les embrassant. A nouveau le bouquet qui fait des arabesques. L'homme écoute le jeune homme parler. Le bouquet est maintenant le long des jambes de l'homme. Le bouquet tombe. Le jeune homme quitte le couple.
Gilles
Paris, tôt le matin. A l’heure où un jour blême, lentement, rabat la couverture sur la nuit. Une pluie fine fait briller les rails, entre les herbes, sur la vieille ligne de petite ceinture. Après avoir dévalé le talus, Patrick et Alain cheminent le long de la voie. Ils s’engueulent. Alain ne comprend pas pourquoi Patrick l’a entraîné là, dans le froid, l’humidité, la saleté, les tags sur les murs, les trous d’eau le long de la voie.
Patrick ne l’écoute pas et continue son chemin, dans l’obscurité pâle, l’air buté. On entend tout près, les premiers camions qui déchargent leurs marchandises, là-haut dans la rue, près du pont qui enjambe la voie ferrée.
Ces bruits familiers rassurent un peu Alain que le silence des voies, les motivations hasardeuses de Patrick inquiètent.
Au loin un halot de lumière s’allume faiblement, au travers du rideau de pluie. Fascinés par cette lumière qui vacille dans la nuit, Alain et Patrick s’en approche. C’est une gare. Le quai est mangé par les herbes folles. Une ombre se dessine, bouge, agitant son fanal.
L’ombre porte une casquette des chemins de fer. Alain et Patrick hésitent à poursuivre, mais déjà l’ombre est allé au devant d’eux.
« Trop tard », dit l’ombre d’une voix sombre.
« Comment ça, trop tard ? », s’inquiète Alain, repris par la peur.
« Ben oui, vous l’avez manqué, d’un poil »
« Qu’est-ce qu’on a raté ? »
« Ben…le train…il est passé il y a 150 ans », répond l’ombre.
« Et le prochain, il est à quelle heure ? », questionne Patrick.
« La demie de l’éternité », répond le chef de gare, qui tourne aussitôt les talons, et regagne son bureau.

Hélène
Lui (brun, la trentaine, médecin à l’hôpital de Nanterre) est à l’intérieur du musée Albert Khan (métro Rhin Danube) pour voir l’exposition Maghreb ; il la voit arriver . Elle,( la trentaine, cadre dans une entreprise de pétrochimie)blonde, tailleur pantalon, hésite à contre-jour devant le guichet (entrée gratuite pour le premier dimanche du mois) puis fermement s’installe devant chaque notice de chaque photo, prend des notes, revient en arrière sur certaines …Il repère que c’est sur des photos d’Algérie, le pays de sa famille , où il se rend chaque été.
Il lui chuchote à l’oreille un changement entre la photo de 1860 et la réalité de 2006, qui la fait rire. Elle se retourne et le dévisage dans la pénombre, lui trouve fière allure, et avoue son ignorance, mais son intérêt puisque sa famille y a vécu plusieurs générations, au hasard des garnisons.
Ils poursuivent ensemble la visite, mais ne peuvent gagner les jardins du musée car il pleut trop fort. Ils décident d’aller au cinéma voisin voir Indigènes.

Clara
Une brasserie à Paris. femme d’un âge certain est attablée en face d’un jeune homme au visage tendu. Un serveur approche le sourcil en attente. « J’hésite entre un Don Pérignon et une menthe à l’eau » dit la femme avant de trancher pour un thé. Le jeune homme ne peut s’empêcher de sourire, il opte pour un Perrier citron. La femme sort de son sac une enveloppe de papier kraft qu’elle pose sur la table. Le silence entre eux n’est brisé que par les commandes passées au-dessus de leur tête et le battement de la porte tambour, les conversations environnantes sont étouffées par les tentures. La femme tripote le coin de l’enveloppe, elle se racle la gorge, soulève sa tasse et la repose sans en avoir bu une goutte.
« il est temps, je crois que je t’en dise un plus sur cet homme qui t’a donné ton nom, c’est le nom que tu vas bientôt donner à Caroline. Tu ne seras pas étonné de ne pas trouver dans ces papiers ni photo de lui ni arbre généalogique, tu Tu en aurais vu dans notre appartement, à côté de celles de mes parents . Non, tu ne trouveras rien de tout cela mais de tristes reçus. Je n’ai jamais aimé l’homme auquel j’ai acheté notre nom. Je n’ai jamais partagé sa vie, je n’ai fait que redouter mois après mois son passage (souvent le matin quand tu étais parti à l’école) et lui remettre ce qu’il attendait pour garder le silence. Je t’ai souvent dit que tu étais un enfant de l’amour, je ne suis pas en train de te dire le contraire aujourd’hui, Eric. J’ai follement et silencieusement aimé ton père ».