mardi, avril 04, 2006

Atelier du 31 mars 06

Le Bonheur

Clara
Le bonheur est verni d'illusion disait Madame du Châtelet. Et bien moi, je dirais que pour travestir la plate réalité, ce n'est pas d'illusion qu'il faut la parer, mais de rêve.
L'illusion nous évite de toucher terre et partant de nous blesser à son contact. Le rêve, lui, croît sur le terreau du manque et du désir engendré. Il travaille dans l'anticipation. Il a sa pente. Et c'est la vie entière qui tend vers sa réalisation. Marcher sur le fil tendu entre réalité et rêve. Frôler la chute. Se rétablir. S'élever, suspendu au-dessus de soi-même. Là est le bonheur. Le malheur, c'est la satiété. Le bonheur est un mirage infini, une promesse éternelle.


Hélène
Le bonheur, oui, elle connaît.
Ces dernières années, elle l'expérimente presque chaque soir lorsqu'elle frotte son corps sur les draps encore frais, qu'elle soulève des orteils la couette trop tendue, et qu'elle contemple autour d'elle avant d'éteindre : des chants d'allégresse fusent dans sa tête : les enfants sont au chaud sous son toit, ses proches en bonne santé, la soirée fut douce, la fatigue de la journée en valait la peine.
Après cette bouffée de gratitude sans interlocuteur, son esprit part transmettre des ondes qu'elle souhaite bénéfiques à ceux qu'elle imagine quittant le métro qui ferme et se cherchant un abri. Elle n'en a pas clairement conscience mais c'est peut-être la comparaison des situations qui la renforce dans son scénario quotidien de béatitude vespérale.

Thierry
Le bonheur pour moi c'est :
- Etre soi même alors que les autres sont différents
- Aimer les autres plus que soi
- T'aimer plus que moi
- Avoir soif d'amour même quand le coeur en déborde
- Donner sans rien en attendre en retour
- Profiter du moment présent sans penser à l'avenir
- Savoir regarder quand on se croit aveugle
- Se défaire du matériel pour s'enrichir du culturel
- Etre libre de penser en se croyant prisonnier des médias
- Dire la vérité quand d'autres vous mentent
- Remonter une pente après l'avoir descendue
- Ne pas compter le temps et avoir une montre
- Bouger dans l'immobilisme
- Savoir dire Non
- Savoir dire Oui
- Rechauffer l'autre quand il fait froid
- Voir le soleil les jours de pluie
- Se battre sans être défaitiste
- Accépter une défaite
- Refuser une victoire
- N'avoir que des remords mais pas de regret
En résumé, t'avoir rencontré.


Mathis
Bonnheur
Le bonnheur s’est être heureux et être heureux s’est être joyeux, être joyeux est ce que nous vivons tous. Le bonheur s’est aimé ce qu’on aimerait avoir alors qu’on l’a déjà, comme ma chienne et ma DS que j’ai ici même. Pour ca je suis un enfant heureux. Tout ca c’est le bonheur pour moi.

Christophe
J’sais pas à quoi ça tient, mais tout va bien. Plus que ça même, c’est carrément la belle vie. Pas du petit bonheur de tous les jours, des emmerdes évités ou des épreuves surmontées. Pas du bonheur par défaut, qui se déroulerait en slalomant entre les désastres. Pas du bonheur timoré qui enchaînerait les petites satisfactions. Non, c’est vraiment plus fort. C’est de l’extase. De l’audace. De l’envie. Du désir. De l’appétit. De la faim. De la chasse. De l’action. C’est tout, sauf des discours. C’est pas de la faconde éloquente, de la prose élégante, de la démonstration rhétorique ou de la versification savante. C’est de la folie. Ca part dans les sens. Ca éclate. Ca m’éclate. Je suis explosé. De la colère et de l’ivresse, du rire et des larmes, de l’amour et de la rancœur. Ca part dans tous les sens. Je veux tout. Et même le contraire. Ca me submerge. Ca m’inonde. Je suffoque. J’étouffe. Je meurs. Je joue. Je gagne. Je perds. C’est formidable et j’adore ça. Tout va bien parce que je vis. Alors même le malheur, il fait partie du bonheur.